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Souvent, le rêve de devenir propriétaire s'effondre face aux prix élevés des terrains constructibles. Une alternative existe pour les personnes qui ne peuvent pas s'offrir de terrain : construire sous le régime du droit de superficie.
(rh) Martina M. ne souhaite ni construire, ni vendre son terrain. Pierre D. aimerait construire, mais ne dispose pas des fonds nécessaires pour acheter un terrain constructible. La solution est simple : Madame M. « loue » son terrain à Monsieur D. Pour ca faire, ils concluent un contrat de droit de superficie. Cela signifie que Madame M. autorise Monsieur D. à construire sur son terrain. En contrepartie, Monsieur D. verse à Madame M. des intérêts du droit de superficie. Les contrats de droit de superficie sont conclus pour une durée allant de 30 à 100 ans, ils doivent faire l'objet d'une authentification notariale et peuvent être prolongés à tout moment.
Par son annotation au registre foncier, le droit de superficie se transforme en servitude, ayant le caractère d'un droit distinct et permanent (article 779 CC). Permanent, car le droit de superficie dure au moins 30 ans, et distinct, car il n'est pas lié à une personne et peut donc être légué, vendu ou transféré. En outre, grâce à l'annotation au registre foncier, le droit de superficie peut être grevé d'une hypothèque. Dans le contrat de droit de superficie, le propriétaire foncier et le superficiaire s'accordent sur « la situation, la structure, le volume et la destination des constructions, ainsi que sur l'utilisation des surfaces non bâties » (article 779b CC).
Dès que le contrat est échu, l'immeuble revient au propriétaire foncier. Avec ce qu'on appelle le retour des constructions, les ouvrages deviennent une partie de la propriété foncière. Le superficiaire ou ses successeurs légaux, par exemple ses héritiers ou des acheteurs, doivent déménager. Ils obtiennent, en contrepartie, une indemnisation appropriée du propriétaire foncier (article 779d CC). La manière dont cette « indemnité de retour » est calculée doit être réglée dans le contrat de droit de superficie. Actuellement, les indemnités de retour varient généralement entre 70 et 80 % de la future valeur réelle. Cependant, le propriétaire foncier peut aussi renoncer à une indemnisation ou exiger la prise en charge de l'ensemble des coûts de remise en état.
Le montant de l'indemnité de retour est souvent lié à la valeur de la construction. L'état et donc la valeur, varient en fonction de la qualité de la construction, de l'intensité de son utilisation et de son entretien. C'est pour cela qu'il est si difficile d'évaluer sa valeur pour une période pouvant aller jusqu'à 100 ans. En outre, le renchérissement de la construction joue un rôle significatif. S'il est plus élevé que la dépréciation liée à l'âge, la valeur réelle dépasse les frais de construction et donc l'indemnité de retour – ou inversement.
Le superficiaire verse un intérêt du droit de superficie en contrepartie du droit de construire. Le contrat règle la manière dont il doit être adapté au fil du temps. Différentes variantes sont envisageables puisque le contrat de superficie bénéficie d'une grande liberté contractuelle. L'intérêt peut, par exemple, être adapté en fonction de l'indice national des prix à la consommation ou évoluer avec les taux hypothécaires. Cela peut représenter de grandes différences, en fonction du renchérissement et du marché des capitaux. En outre, l'intérêt du droit de superficie tient lieu de frais de placement aux yeux de la Confédération et de nombreux cantons. Elle peut être déduite de la propre valeur locative, mais pas du revenu sous forme d'intérêts passifs.
Le propriétaire de fonds et le superficiaire possèdent un droit de préemption (article 682, 2e al. CC), si leur partenaire contractuel veut vendre le terrain ou la maison. Ces droits peuvent être modifiés ou annulés contractuellement, mais doivent être notés dans le Registre foncier. Toute personne souhaitant exercer son droit de préemption doit le faire dans un délai de trois mois à compter de la date à laquelle elle a eu connaissance de la conclusion du contrat. Des droits de préemption limités et illimités existent. En cas de droit de préemption illimité, le bénéficiaire du droit de préemption doit remplir les mêmes conditions que les autres, par exemple payer le même prix. Dans le cas du droit de préemption limité, le prix est déterminé dans le contrat de droit de superficie.
Le droit de superficie présente des avantages pour les deux : le propriétaire foncier conserve son terrain et se protège de l'inflation grâce à des Produit d'intérêts sûrs. Le superficiaire peut construire, même s'il n'a pas l'argent nécessaire pour le terrain. Il réduit ses frais de placement et augmente le rendement de son bien immobilier en cas de location. Néanmoins, le superficiaire et le propriétaire foncier ont tous deux intérêt à demander conseil. Notamment en raison des difficultés liées à l'indemnité de retour, à l'intérêt de superficie et au droit de préemption. Mais aussi : une durée de contrat pouvant atteindre 100 ans représente un engagement important.
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