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Un confort d'habitat contemporain, tout en préservant autant que possible l'ancienne substance du bâtiment : voilà le principe auquel s'est orienté l'assainissement de la plus ancienne maison d'habitation du village bernois d'Oppligen.
Ils ont choisi comme architecte Urs Ewald, du cabinet d'architecture Dällenbach Ewald à Steffisburg, en raison de son expérience en termes d'assainissement d’anciennes maisons d'habitation protégées. Après le mesurage du bâtiment, une analyse de la substance et une étude des possibilités architecturales, Urs Ewald a réalisé un concept, qu'il a soumis au service de protection du patrimoine. L'objectif était de conserver le plus possible la substance existante du bâtiment. Parallèlement, certaines mesures architecturales devaient rendre confortable la vie dans cette ancienne ferme. Le service de protection du patrimoine a donné son feu vert. Si bien qu'encore en 2017, l'assainissement de la partie habitable de la ferme – rien n'a été modifié dans l'annexe – a pu commencer. Les travaux ont duré neuf mois.
Une chance que jusqu'ici la ferme ait été « épargnée » de toute mesure de rénovation. « La substance originale du bâtiment était largement préservée. Seul le toit avait été remplacé », précise Urs Ewald. « Nous avons réparé ce qui devait l'être et effectué quelques modifications ». Le plan a aussi été remodelé. Une nouvelle salle de bains a été créée, laquelle est aménagée dans l'ancienne annexe. Les maîtres d'ouvrage peuvent désormais accéder à l'étage supérieur par un escalier intérieur et un pont, qui surplombe la cuisine, seule pièce du bâtiment dont la hauteur s'étire sur deux étages. Toutes les autres pièces étaient très basses en raison de la hauteur des plafonds. C’est pourquoi le plancher a été rabaissé au rez-de-chaussée et le plafond surélevé à l'étage, de façon à obtenir partout une hauteur minimale de 2,05 mètres. Ce n'est pas fastueux, mais à la différence d'autrefois, un adulte peut maintenant se redresser même au premier étage. Quelques ouvertures supplémentaires ciblées apportent davantage de lumière à l'intérieur des pièces. En outre, la maison a été en partie redressée. Une meilleure isolation de l'enveloppe extérieure et l'installation d'un chauffage – autrefois l'ancien poêle en faïence dans la salle de séjour était la seule possibilité de chauffage – permettent également au bâtiment de répondre aux attentes actuelles en termes d'efficience énergétique.
Encore après l'assainissement, le point de mire de la maison reste la cuisine, laquelle servait autrefois de fumoir. Les anciennes barres auxquelles les saucisses étaient jadis suspendues ont été préservées en souvenir. Les parois ainsi que le plafond en bois n'ont pratiquement pas non plus été touchés. En revanche, l'agencement de la cuisine est neuf. Pour parvenir à adapter aux aspérités de la paroi les cinq mètres d'armoires de cuisine – uniquement des consoles basses – ainsi que le plan de travail, le menuisier s'est servi d'un instrument laser de prise de mesures. La façade noir mat de la cuisine s'inscrit clairement dans l'air du temps. Le contraste marquant entre moderne et ancien a été sciemment recherché, précise Urs Ewald : « Nous ne voulions pas artificiellement vieillir les nouveaux éléments intégrés dans le cadre de l'assainissement, mais clairement afficher leur statut de nouveauté moderne. Dans le cadre du remplacement du bois aussi, nous avons sciemment choisi un contraste avec le bois existant. » Les maîtres d'ouvrage sont satisfaits du résultat de l'assainissement et du gain de confort. Ces rénovations ont cependant eu leur prix : en raison des nombreux travaux sur l'ancienne substance et l'ajout consciencieux de nouveaux éléments, les coûts correspondent plus ou moins à ceux d'une nouvelle construction.
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