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L'un des premiers bâtiments de Suisse, construits selon le nouveau standard Minergie-A-Eco, est un immeuble d'habitation collectif comprenant des appartements locatifs. Le maître d'ouvrage n'est autre que l'architecte Christoph Schneider pour qui ce projet représentait surtout la chance énorme d'acquérir un précieux savoir-faire.
Monsieur Schneider n'était pas uniquement l'architecte en charge de ce projet pionnier qui lui a d'ailleurs permis d'acquérir un savoir-faire précieux, mais aussi le maître d'ouvrage : cet immeuble fait partie de sa prévoyance vieillesse. Toutefois, on ne peut pas considérer ce bâtiment comme un bien de placement au sens classique du terme, explique Monsieur Schneider. Même les calculs les plus optimistes ne laissent pas présager de quelconques bénéfices réels, sa domotique sophistiquée exigeant une longue période d'amortissement.
Le bâtiment à trois étages, dont la cave se trouve au sous-sol, a été réalisé en construction mixte et se compose d'un socle en béton recyclé, sur lequel repose une ossature en bois. Une annexe sur la face nord, située en dehors de l'enveloppe isolée, offre aux trois locataires beaucoup d'espace de rangement, facilement accessible depuis chaque appartement. Au rez-de-chaussée à proprement parler se trouvent les deux plus petits appartements locatifs, composés de 2 ½ et 3 ½ pièces, tandis que l'étage supérieur abrite un appartement de 5 ½ pièces, avec galerie. Des espaces extérieurs bien pensés et des entrées séparées garantissent aux trois parties le respect de leur sphère privée et leur permettent de savourer pleinement la situation rurale, ainsi que le petit ruisseau qui s'écoule le long de la propriété.
Le bâtiment est chauffé au moyen d'une installation solaire de 30 m² sur le toit, qui réchauffe l'eau dans un chauffe-eau, pour ensuite approvisionner le chauffage au sol et le réservoir d'eau chaude. Dans le cas où la chaleur solaire ne suffit pas, une petite pompe à chaleur sur nappe phréatique est disponible en complément. Jusqu'ici, elle n'a encore jamais servi : « Même pendant la période froide en janvier 2012, nous avions sans problème des températures supérieures à 20 °C à l'intérieur du bâtiment », déclare Monsieur Schneider. Les grandes surfaces vitrées au sud et à l'ouest, qui présentent en outre d'excellentes valeurs techniques, contribuent à ce que l'énergie solaire passive dispensée par les rayons du soleil, soit utilisée le mieux possible.
Les machines à laver, sèche-linge, lave-vaisselle, réfrigérateurs ainsi que les ventilateurs – tous des appareils de classe énergétique A++ – apportent aussi leur contribution au bilan énergétique. Mais le facteur décisif pour le label Minergie-A n'est autre que l' installation photovoltaïque de 60 m² sur le toit : grâce à sa production de courant, dont l'excédent est injecté dans le réseau, elle permet que la consommation d'énergie globale soit réduite au moins à zéro.
Pour que le bâtiment puisse aussi être certifié ECO, des exigences sévères en termes d'écologie devaient être respectées. « Nous ne pouvions utiliser que des matériaux sans additif chimique, comme notamment un crépi soluble à l'eau pour les murs intérieurs, de la laine minérale pour l'isolation ou du bois d'épicéa non traité pour la façade », explique Monsieur Schneider. Et comme l'énergie grise est aussi prise en compte, il est recommandé de veiller à des trajets aussi courts que possible entre les producteurs des matériaux utilisés et le bâtiment concerné. Le fait qu'une gravière se trouve à Hasle-Rüegsau était un heureux hasard : elle a produit le béton recyclé avec lequel le socle a été construit.
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